Mon enfant est dyslexique
On la repère souvent sur les bancs de l'école, à l'heure de l'apprentissage de la lecture. Alors que leurs petits camarades lisent sans dificulté, les petits dyslexiques peinent à déchiffrer un texte et font beaucoup de fautes. Quelles prises en charge envisager?
La dyslexie est un trouble spécifique de la lecture, reconnue par l’Organisation Mondiale de la Santé (OMS). En France, elle concernerait 6 à 10% des petits élèves, qui vivent tous une profonde souffrance. Souffrance d’abord en classe, où ils inversent les syllabes, confondent les lettres, s’embrouillent dans les sons, ignorent la ponctuation. Résultat : ils ne comprennent rien à leur lecture et font beaucoup de fautes d’orthographe. Souffrance aussi au quotidien, car ils se sentent rejetés du système et sont parfois moqués par leurs camarades. Pourtant, la dyslexie n’est pas une fatalité.
Mauvais élève… comme Einstein !
Repérée précocement, elle se corrige, permettant aux enfants de poursuivre une scolarité harmonieuse. Car rappelons-le : les petits dyslexiques ne présentent aucun déficit intellectuel. Ce sont de « faux mauvais élèves ». La preuve, Albert Einstein est un célèbre dyslexique ! Il faut donc relativiser… Avant de poser le diagnostic d’une éventuelle dyslexie, il convient d’écarter toutes difficultés de lecture dues à un trouble visuel ou auditif, un bilinguisme, un problème d’élocution... Le dépistage se fera de préférence en CE1, lorsque les bases de la lecture sont acquises, car en CP, il est normal de faire des inversions. En revanche, si en CE1/CE2, votre enfant persiste à confondre des sons proches phonétiquement (m,n p, b, d…), à mélanger les consommes sonores et les consommes sourdes, ou à lire « cousin » à la place de « coussin », il faudra peut-être envisager la piste d’une dyslexie.
Une prise en charge pluridisciplinaire
La prise en charge est en général pluridisciplinaire : votre médecin traitant travaillera en collaboration avec un orthophoniste, un médecin phoniatre, parfois un psychomotricien. Votre coopération est évidemment essentielle, pour redonner confiance à votre enfant et l’encourager à poursuivre ses efforts.Une adaptation scolaire, avec des horaires adaptés, un soutien et des aides techniques sera un gage de réussite supplémentaire.Certains professionnels prônent également un retour à la lecture dite syllabique, avec une ré-éducation lettre par lettre, son par son, au lieu de photographier et mémoriser les mots.Enfin, une psychothérapie est souvent conseillée, afin que votre enfant retrouve l’estime de soi.